Prenons l'exemple de la manifestation contre la réforme des retraites le mardi 31 janvier à Paris : il y avait 87.000 manifestants selon la police, 500.000 selon les syndicats ! Comme dirait l'autre, "les calculs ne sont pas bons Kévin".
Alors qui a raison ? Passons d'abord en revue les techniques de comptage utilisées par la police et les syndicats.
Comment font les syndicats ?
Pour les syndicats, plusieurs militants se placent généralement le long du cortège pour estimer le nombre de manifestants. Ils se basent principalement sur la longueur du défilé, la largeur des rues et le nombre de manifestants par file. Sauf que cette méthode ne prend pas en compte les changements de densité dans le cortège.
Comment fait la police ?
Pour la Police, c'est à peu près la même méthode, mais ils se placent habituellement en hauteur, parfois dans des appartements, à plusieurs points du parcours en fonction de l'importance de la manifestation. Les manifestants sont comptés par groupe de dix lorsqu'ils dépassent un repère visuel. Les policiers utilisent parfois un compteur à main.
Les relevés sont ensuite comparés pour combler la marge d'erreur. C'est le chiffre le plus haut qui est transmis par la préfecture au ministère. À Paris, les grandes manifestations sont souvent filmées, ce qui permet de recompter les participants sur les vidéos, afin de donner un chiffre plus fiable.
Un nouvel acteur dans la bataille des chiffres
Depuis environ cinq ans, il y a un nouvel acteur : le cabinet indépendant Occurrence qui œuvre en partenariat avec de nombreux médias français. Des capteurs vidéo sont placés en hauteur sur la voie où le cortège passe. Ces capteurs sont reliés à des ordinateurs et l'algorithme utilisé trace une ligne sur l'écran. Tous les participants qui franchissent cette ligne dans le sens de la manifestation sont comptabilisés. Ce qui inclut également les personnes sur les trottoirs.
Généralement, les chiffres se rapprochent de ceux de la Police. Pour mardi par exemple, le cabinet a annoncé 55.000 manifestants à Paris (87.000 pour la Police et 500.000 pour les syndicats). Des recomptages et des vérifications sont opérés par la suite.
En tout cas, que ce soit du côté des syndicats, des policiers ou des cabinets indépendants, on a une pensée pour ceux qui comptent. On leur souhaite bon courage, car ils risquent d'avoir pas mal de boulot dans les prochaines semaines...
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